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Pour les chanceux, c’est le temps des vacances à la montagne. Avant de partir, il convient de faire un tour dans un magasin de sport pour compléter sa garde-robe, et surtout, de rechercher la combinaison – crème solaire + stick labial – la plus efficace en matière de protection vis-à-vis des ultra-violets. Cette année, des produits solaires estampillés « montagne » ou « ski », présentés comme spécifiquement adaptés à une utilisation en montagne, ont été mis sur le marché. Mais sont-ils différents des autres « solaires » ?
Altitude et irradiation solaire
Le rayonnement ultra-violet augmente quand on s’élève en altitude et ce, en particulier, dans la [gamme des UVB]. On a l’habitude de dire que la quantité de radiations nocives augmente de 4 % tous les 300 mètres, sans donner plus de précision. En réalité, cette valeur est loin d’être une constante. En fonction de la localisation et du climat, les résultats d’exposition seront différents. Dans les Andes, par exemple, et par temps sec, l’augmentation est de 15 % par mille d’altitude. Dans les Alpes, par temps de brouillard, l’augmentation est de 24 %.
Le phénomène de réflexion du rayonnement incident sur la neige qui est blanche est également à prendre en compte. On sait que les UVB sont responsables de coups de soleil et de cancers cutanés (les carcinomes, par exemple, sont localisés au niveau des zones de peau découvertes et au niveau de la bouche, tout spécialement au niveau de la lèvre inférieure plus exposée aux radiations UV). Ils sont également à l’origine de problèmes oculaires sérieux. Chez les guides de haute montagne, on constate que le vieillissement oculaire est plus important que pour le reste de la population avec, en particulier, un risque accru de cataracte corticale antérieure pour ceux qui travaillent à plus de 3 000 mètres d’altitude. Le skieur peut souffrir, quant à lui, d’ophtalmie des neiges, également appelée photokératite, qui se traduit par des brûlures oculaires associées à la sensation de grains de sable. Pour éviter ce type de désagrément, le port de lunettes à verres protecteurs s’impose.
Caractéristiques des produits solaires étiquetés « montagne »
Pour être bien protégé en montagne, on utilisera un produit de très haute protection (SPF 50+). Ce produit devra être photo-stable et appliqué toutes les deux heures. Il devra contenir le minimum d’ingrédients, mais le maximum de filtres. L’alcool (un exhausteur de pénétration) et les extraits végétaux à activité anti-inflammatoire ne doivent pas figurer dans les ingrédients de produits choisis avec soin et discernement. Si la résistance à l’eau est un critère important à prendre en compte lors de la formulation d’un produit solaire destiné à être utilisé à la plage, il n’en est pas de même dans le cas d’une activité de sport d’hiver.
Présence d’alcool, de palmitate de rétinyle, problème de photostabilité, problème de niveau d’efficacité… Le choix d’un bon produit de protection solaire est aussi complexe l’hiver que l’été. Parmi les quelques formules disponibles dans le commerce à destination du vacancier qui part à la montagne le nombre de références qui répond à toutes les exigences est extrêmement réduit. La mention « montagne » n’est donc pas un gage de qualité. On aimerait qu’une prise de conscience se fasse au niveau de l’industrie cosmétique le plus vite possible sur cette question.
Conseils d’application
L’application d’une couche généreuse de produit de protection solaire sur l’ensemble du visage est indispensable. Une étude menée par des Anglais et publiée en 2017 montrait que la zone d’application fréquemment négligée par les personnes utilisant de la crème solaire était la zone péri-oculaire.
Outre le tour des yeux, les ailes du nez, le menton et le sommet des oreilles ne devront pas, non plus, être oubliés. Les lèvres doivent également être bien protégées ; si la DEM (Dose Erythématogène Minimale) est en général 25 % plus élevée que celle mesurée au niveau du dos – ce qui témoigne d’une plus grande résistance vis-à-vis des UV – il convient d’être prudent et de diminuer au maximum le risque de cancérogenèse. Ajoutons également que les personnes souffrant d’herpès labial doivent tout particulièrement penser à se protéger dans la mesure où l’exposition solaire constitue un facteur déclenchant d’une crise virale.
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Céline Couteau, Maître de conférences en pharmacie industrielle et cosmétologie, Université de Nantes, Auteurs fondateurs The Conversation France
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.